Excellence, Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Représentant de la SFI,

Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,

Chers Amis

 

C’est un très grand plaisir que de vous retrouver pour cette 4ème édition du Makutano. C’est une joie chaque fois renouvelée de pouvoir échanger avec des acteurs économiques engagés au service de la RDC.

Je salue donc les organisateurs, et évidement Nicole Sulu, qui réussit année après année à inscrire cette date dans notre agenda comme un des rendez-vous incontournables de la rentrée.

 

Excellence, Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Représentant de la SFI,

Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,

Chers Amis

 

Vous avez choisi comme thème de vos Rencontres, « le Local Content : la reconquête de l’économie » qui s’inscrit directement dans les travaux de l’année passée sur l’industrialisation de notre pays.

 

C’est un thème central, car il appelle, comme j’ai pu le lire dans le dossier de présentation, à plusieursméditations essentielles.

 

Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que le local content, c’est la part nationale ou locale, que l’on arrive à développer dans tout processus économique, de quelque nature qu’il soit, et se développant sur notre territoire, afin de faire profiter en priorité à tout notre écosystème national, la valeur créée et ne pas la voir s’envoler vers d’autres cieux.

 

C’est donc notre capacité à capter les flux matériels et immatériels, générés par l’activité économique, afin de développer et susciter la création d’emplois, le transfert du savoir et des savoir faire, les processus de recherche et d’innovation, le développement des mécanismes de crédit, les revenus privés et publics, et j’en oublie sans doute.

 

Mais cette part locale, elle ne vient pas de nulle part. Elle se construit nécessairement à partir d’un avantage comparatif que sait valoriser une Nation. Parmi eux, on pense bien sur aux ressources naturelles, qui il faut quand même le dire n’ont pas été une malédiction pour un grand nombre de pays comme la Finlande, la Suéde, l’Allemagne, les USA, qui avant d’être de grands acteurs économiques diversifiés, ont d’abord été des pays miniers. Mais il y a eu aussi l’avantage des populations nombreuses qui ont souvent permis les conquêtes militaires et souvent l’enrichissement qui va avec, la position géographique sur les routes commerciales, toute une série de facteurs, qui à un moment ou un autre,peuvent offrir à un pays ou un groupe, s’il possède une vision et une volonté, l’opportunité de valoriser ce dont la nature ou le hasard des circonstances l’a doté.

 

Et au fur et à mesure de leur histoire, cette valorisation première a permis, à ceux qui étaient les plus volontaires, innovants, que sais-je encore, de diversifier cet avantage premier, pour finalement ne plus en dépendre. Y-a-t-il encore des mines d’or aux USA, je ne saurais dire, et c’est pourtant la ruée vers l’Ouest qui a permis à ce pays d’être la première puissance mondiale aujourd’hui, avec l’intense développement économique qu’elle a générée, et notamment les voies ferrées, le développement de la banque et tout ce qui l’a accompagnée.

 

La part locale, c’est donc la capacité d’un pays à développer et s’approprier lui-mêmeses propres richesses.

 

Les questions qu’on peut se poser en matière de local content sont de différentes natures : sur quoi devrions nous fonder notre développement ? Comment pourrions nous parvenir à mettre en œuvre une telle vision ? Comment la financerions-nous ? Quelles sont les conditions de réussite de sa mise en œuvre ?

 

I - A la première question de savoir sur quoi fonder notre développement, il ne fait aucun doute que la RDC doit le fonder avant toute chose sur ses ressources naturelles. Je ne dis pas qu’elles constituent le seul horizon indépassable de notre développement futur, mais ce serait une hérésie que de ne pas en profiter, tant la RDC pays en est pourvue.

 

Quand on dit ressources naturelles, on pense immédiatement industrie minière, car elle est omniprésente dans notre pays. J’y reviendrai plus tard, mais le seul problème avec notre industrie minière, c’est que bien que développée, elle ne nous offre ni les revenus attendus, ni les effets positifs pour le tissu économique local.

 

On devrait tout autant, si ce n’est plus, penser agricultureparce qu’on ne répètera jamais assezd’une part quelles sont ses vertus en termes de création d’emplois locaux, d’épargne nationale et d’indépendance alimentaire, d’autre part parce que l’agriculture, contrairement aux ressources minières est une activité renouvelable et pour l’instant non substituable, qu’enfin, et c’est peut-être le plus important, parce que la bataille de la terre et de l’eau, constituera l’enjeu géopolitique le plus important du siècle à venir, face aux conséquences humaines et sociales de l’accroissement de la population etdu changement climatique, qui causent déjà la famine et le déplacement de millions d’hommes dans de nombreuses parties du monde.

 

Ces deux principales activités devraient constituer notre principal cap pour les prochainesannées car elles se polariseront naturellement toute une série d’activités connexes qui accompagneront leur développement.

 

Mais vous l’aurez remarqué, ces deux activités ne sont pas au même niveau de développement dans notre pays. L’industrie minière y est florissante, quand l’agriculture y est aujourd’hui balbutiante. Nous devons donc les traiter de manière différenciées et dans un cas, nous positionner pour ce qu’on pourrait appeler la reconquête, et dans l’autre, la reconstruction.

 

II - La définition d’une telle vision est un sujet majeur, éminemment politique. On pourrait rechercher à avoir une vision globale, holistique, territoire par territoire, planifiée et séquencée à horizon de trente, vingt, dix, 5 ans etc.

 

Si je crois que nous devons nous inspirer de ce qui fonctionne ailleurs, je pense avant tout, qu’il nous faut également rester lucides sur notre capacité à engager des reformes trop complexes.

 

Nous ne sommes pas la Chine. Nous ne sommes pas encore dotés d’une culture administrative millénaire et d’un pouvoir centralisé absolu qui permet aux Chinois de développer, comme dans autant de poupées russes, des plans de développement, qui intègrent desplans d’industrialisation, qui intègrent des plans d’innovation et de recherche qui s’emboitent tous les uns dans les autres. Cela demande de la constance, des capacités de suivi et d’exécution, dont je crois que nous ne disposons pas encore. Il ne faudrait pas que de tels plans, stratégies et tactiques, finissent pas constituer des obstacles au développement du pays.

 

Certains pays, tout particulièrement pour la définition leurs politiques territoriales de développement, ont beaucoup réfléchi à l’orientation politique qu’ils souhaitaient leur donner.

 

Certains ont opté pour l’égalité entre les territoires et d’autres pour l’égalité des chances pour les territoires. La RDC est un très grand pays, désormais largement décentralisé dans sa gestion, difficilement administrable par un pouvoir centralisé unique ; je suis convaincu qu’il faut laisser le génie propre de chacune de nos Provinces s’exprimer à travers ses représentants publics et ses opérateurs privés, qui seront les mieux à même de sentir les besoins de leur territoire.

 

Cela ne veut pas dire les abandonner à leur sort, cela veut dire créer les conditions indispensables au développement territorial, permettant à chacun de saisir les opportunités de son propre terroir étant entendu que chacune de nos Provinces est dotée de ressources naturelles pouvant assurer son développement.

 

Quelles sont ces conditions ?

 

La formation des hommes d’abord, car il faut un personnel bien formé pour répondre aux besoins générés par ces politiques de développement. C’est à mon sens une des principales prérogatives de l’Etat que d’orienter en fonction de ses objectifs, les filières éducatives prioritaires et y investir les fonds nécessaires.

 

Les voies de communication, ensuite, notamment le chemin de fer, mais pas uniquement, car s’il est important de connecter le pays au monde extérieur, il est également essentiel au sein d’un même territoire, que les productions locales puissent trouver leur marché. Le réseau routier intérieur est donc également essentiel.

 

L’énergie, car sans énergie, pas de de production, ou alors à des coûts rédhibitoires, faisant des importations un candidat sérieux à ce qui ne devrait être que produit et commercialisé sur place, voire devrait être exporté dans la sous-région, comme l’industrie textile par exemple.

 

C’est cela l’armature essentielle qui devrait permettre aux territoires et aux acteurs privés et publics de disposer des infrastructures nécessaires à leurs projets d’investissements.

 

Ces grands travaux d’infrastructures, devraient à eux seuls mécaniquement susciter la création d’entreprises, d’emploi et le besoin en ressources humaines, dans les domaines de la construction, du bâtiment, du génie civil, de l’ingénierie, du transport notamment.

 

Pour que ces investissements ne soient pas appropriés par d’autres, mais profitent localement, il serait particulièrement nécessaire, que ces travaux se réalisent dans le cadre de sociétés communes avec les opérateurs étrangers, ou en partenariat renforcé avec des sociétés locales afin de permettre le transfert de technologie et de compétences indispensables à l’appropriation locale. Cela s’est fait ailleurs dans de nombreux pays et il n’y a aucune raison de ne pas imposer cela à nos partenaires. Pour l’instant tous les exemples dont j’ai pu être le témoin montrent des sociétés étrangères, certes rapides, compétentes, mais qui laissent des ouvrages locaux, clef en main, dont nos pays sont par ailleurs incapables tant de réaliser que de financer l’entretien et auxquels ils n’ont pas participé activement. On doit cesser de voir des ouvriers étrangers travailler à la construction de nos propres routes quand tant de concitoyens sont en inactivité.

 

Cela dit si jusqu’à présent nous avons subi cet accaparement extérieur des projets réalisés chez nous, c’est que tant dans l’industrie minière, que dans notre volonté d’édifier de grands ouvrages d’art, nous avons été totalement dépendants de financement extérieurs, qui nous ont contraints à accepter les conditions de nos bailleurs.

 

III - C’est là que se pose la troisième question, mais comment finance-t-on ces grands projets ?

 

La plupart des pays qui n’arrivent pas à se développer le sont souvent en raison d’une faible capacité de financement. Vous êtes tous des opérateurs économiques avisés et vous savez tous que sans investissement, on ne peut rien entreprendre, innover et développer, en un mot créer de la valeur.

 

Notre paysrecèle presque toutes les richesses minières imaginables et celles-ci sont d’ailleurs largement exploitées. Mais malheureusement, elles ne procurent pas à l’Etat, quoi qu’en disent ou pensent certains, les revenus qui permettraient justement de financer ce que serait une vision stratégique pour notre pays.

 

Et c’est là, où le thème de la reconquête évoqué dans le titre de ce 4èmeMakutano, rencontre peut être l’écho le plus favorable chez moi,surement parce que je suis PCA d’une grande entreprise minière qui a vu ses principaux titres miniers cédés à des investisseurs étrangers à une période où notre pays était en difficulté.

 

Pour les raisons que nous connaissons tous, nous avons été contraintsà partir du début des années 2000 de déléguer à d’autres que nous la faculté d’extraire nos richesses.

 

Malheureusement, nous n’en avons pas retiré ce qui nous avait été promis et avait justifié la libéralisation de notre industrie minière.

 

Pour le secteur minier les chiffres sont éloquents. Entre 2010 et 2014, période faste d’ailleurs appelée super cycle des matières premières, le chiffre d’affaire global du secteur a été de 48 milliards de dollars.

 

L’Etat en a perçu près de 7, les partenaires officiellement autour de 10, je dis officiellement car je ne compte pas les revenus des sociétés filiales connues ou inconnues, le solde est donc parti majoritairement dans les consommations intermédiaires. Le revenu des facteurs de production dans la part des exportations a augmenté de 17 fois dans la balance des paiements du pays à partir de l’arrivée de grands investisseurs en 2007.

 

Ainsi, la question de la contribution de l’industrie minière à l’économie nationale, n’est donc pas exclusivement une question de revenus même si elle se pose. La question est aussi celle de tout ce que cette industrie génère en termes de consommations intermédiaires, qui ne profitent hélas que trop peu à notre tissu économique local, alors qu’elles devraient pourtant en constituer le carburant nécessaire à son développementprogressif.

 

C’est ce que les économistes du développement déplorent, quand ils constatent la dé-corrélation de notre tissu économique local à l’activité minière, corrélation qui est indispensable pour favoriser le développement économique à travers le développement des hommes et des activités.

 

Comment faire pour se réapproprier tant les revenus que l’impact positif sur le tissu économie local de l’industrie minière? Trois axes sont d’ores et déjà engagés :

 

  • Au niveau de l’Etat, avec la récente réforme de la fiscalité minière pour accroitre les recettes budgétaires.
  • Au niveau des Entreprises du Portefeuille, avec d’une partla renégociation des partenariats et d’autre partl’instruction claire de redévelopper une capacité de production nationale.

 

  • A court terme, la meilleure façon de capter une part de la richesse produite reste l’outil fiscal. Cela a été l’objet de la révision du Code minier de 2002 qui augmente notamment les redevances sur le chiffre d’affaires, qui sont simples d’application et difficiles à contourner, qui propose de moduler lesdites redevances en fonction des variations notamment à la hausse des cours des minerais, et crée une taxe sur les super profits. Ces derniers, je le rappelle sont souvent beaucoup plus dus à l’augmentation du cours des minerais, donc à l’apport local, qu’à la spécificité de l’outil de production ou de sa gestion. Il n’est donc pas anormal que la balance du partage penche en faveur de celui qui fournit la ressource quand celle-ci s’apprécie.

 

Je soutiens donc tout particulièrementl’action de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, qui permettra à notre pays de bénéficier enfin plus équitablement de la rente minière au moment même où connaissons un cycle haussier, probablement appelé à durer largement. Je ne souscris donc aucunement aux craintes formulées par nos partenaires étrangers de l’industrie minière.

 

 

  • Améliorer le taux de rendement de notre rente minière, c’est encore, au niveau des entreprises du Portefeuille, revoir les partenariats actuels, structurellement déséquilibrés en faveur de l’investisseur. La vision minière de l’Afrique en 2050, adoptée en février 2009 par les Ministres en charge du développement des ressources minières de l’Union Africaine, ne dit d’ailleurs par autre chose, quand elle précise que les partenariats créées dans les années 1980 et 1990 destinés à attirer les Investissements Directs Etrangers en faveur des Compagnies Transnationales fure caractérisés par, je cite –« une faible conditionnalité, une faible répartition par l’Etat des rentes issues des ressources et une corrélation faible du secteur des ressources avec les économies nationales. »

 

A la Gécamines, nous nous sommes donc attaqués à ce problème et avons obtenu un premier accord au début de l’été dernier, dans le cadre de notre partenariat KCC. Cet accord précise que la dette de notre JV a été restructurée de 5,6 milliards de dollars, qui d’emprunts sont devenus des fonds propres et qui permettent désormais à l’Etat d’envisager percevoir des revenus substantiels en matière d’impôts sur le revenu lui permettant de financer ses politiques publiques. Ensuite de nouvelles règles de gouvernance ont été instituées afin de nous permettre de peser sur les choix stratégiques de l’entreprise. Ces nouvelles règles nous permettent notamment d’être associés aux choix liés à la sous-traitance et de peser en faveur des opérateurs locaux.

 

Nous réexaminons actuellement tous nos autres partenariats et nous nous battrons pour faire prévaloir ce que nous estimons être nos droits pour rééquilibrer ce qui doit l’être. Les autres entreprises du Portefeuille devraient suivre notre exemple, avec notre aide au besoin.

 

  • Enfin, la meilleure manière de mieux percevoir les revenus de notre sous-sol et d’irriguer le tissu économique local, c’est probablement de redevenir soi-même producteur.

 

Tant que l’argent généré par nos ressources naturelles ne sera pas capté par de grands opérateurs réellement nationaux, il ne sera pas utilisé de manière à favoriser l’établissement de liens avec les entreprises locales, qu’elles soient situées en amont et en aval de l’activité extractive. C’est le cas du Chili notamment, qui a rebâti une entreprise une entreprise nationale, la CODELCO, mais aussi de l’Office Chérifien des Phosphates au Maroc, ou des sociétés d’Etat comme en Chine.

 

Nous ne pourrons donc pas faire l’économie de la reconstruction d’un appareil productif national, composé de champions nationaux détenus financièrement par l’Etat, prenant de lui ses instructions stratégiques pour soutenir sa vision industrielle, mais qui seront gérés de manière indépendante.

 

Seuls des Champions nationaux, seront à même de pouvoir orienter majoritairement leurs investissements et leurs revenus vers le tissu économique local, de mettre en place des stratégies d’incubation pour la création de PME ou de garantir des flux de revenus futurs à des opérateurs économiques leur permettant de lever des financements pour investir dans leur outil de production et développer leur activité.

 

A la grande époque de Gécamines, l’écosystème de la sous-traitance locale vivait de la commande locale, contrairement à aujourd’hui, où nos partenaires disposent de centrales d’achat mondiales qui favorisent leur rentabilité en recourant quasi systématiquement à des sociétés étrangères, ou à leurs filiales au détriment des sociétés locales.

 

J’en vois certains qui sont dubitatifs. Mais regardons les choses en face. Quelle est la situation aujourd’hui ? Est-ce que nos partenaires ont contribué à développer notre tissu économique local autant qu’ils ont contribué à le créer, qui en Asie, qui en Amérique, qui en Europe ? Est-ce que la majorité des flux générés par la commercialisation de nos ressources ont été réinvestis localement ? Est-ce que d’ailleurs mêmes ils souscrivent aux règles de rapatriement des fonds imposés par la législation. Est-ce qu’ils créent des sièges sociaux à la hauteur des revenus qu’ils génèrent ?Non.

 

Seules des entreprises réellement intégrées localement, et je ne parle pas d’entreprises uniquement détenues par des Congolais,ou ayant des objectifs autres que la seule rentabilité d’actionnaires privés,seront à même de contribuerréellement par leur action localeau développement économique et industriel de la RDC.

 

A ces conditions, l’Etat pourra compter sur des ressources budgétaires complémentaires et un outil productif national lui permettant de financer et d’accompagner une politique ambitieuse de développement.

 

IV - J’en arrive à la dernière question, la plus importante surement, quelles sont les conditions de réussite d’un tel projet national :

 

La condition primordiale à la réussite d’une telle ambition, sera l’affirmation d’une volonté politique forte qui s’exprimera dans la durée et qui permette à la fois :

 

  • L’accompagnement des entreprises du Portefeuille pour leur permettre de reconstruire une capacité de production
  • La création d’un environnement des affaires favorables à l’épanouissement de nos entreprises.
  • La mise en place de mécanisme de financement pérennes pour soutenir cette vision.

 

Cette volonté politique a déjà trouvé à s’affirmer dans la réforme du code minier de 2002, malgré les oppositions et les attaques que la RDC a subies ces derniers mois et faisant même douter parfois du caractère souverain des décisions de notre Parlement sur nos ressources naturelles.

 

Cette volonté a été confirmée avec l’appui sans réserve, reçu de l’Etat, et particulièrement le Président de la République, dans le processus de rééquilibrage des partenariats qui a été engagé depuis quelques mois tout comme dans le processus de transformation de Gécamines.

 

Ce processus de transformation est particulièrement complexe et caractéristique des difficultés rencontrées par l’ensemble des entreprises du Portefeuille, façonnées par un modèle économique d’entreprise publique administrée, qui pour la plupart ont connu la colonisation, puis la nationalisation et enfin une certaine libéralisation de leursecteur, et des efforts qu’elles doivent aujourd’hui engagerpour opérer la révolution culturelle nécessaire pour s’adapter aux contraintes de l’économie de marché auxquelles elles sont désormais confrontées.

 

Laréforme d’une entreprise comme Gécamines, aussi emblématique pour notre pays, si elle réussitce dont je ne doute pas, constituera un signal fort que la réforme est possible et indispensable si enfin nous voulons reconquérir notre indépendance financière et notre autonomie industrielle, développer de nouveaux projets et générer des revenus pour l’Etat.

 

La deuxième condition, pour qu’une politique de local content puisse porter ses fruits, passe nécessairementpar une amélioration sensible du climat des affaires dans ce pays. Il ne servira à rien d’investir dans des grands projets et des champions nationaux si notre pays ne suscite pas la création d’un tissu d’entreprises localesen raison des agissements souvent douteux d’une Administration largement inefficace en matière d’accompagnement des entreprises.

 

L’Etat également doit effectuer une révolution culturelle pour accompagner le secteur privé et ne pas voir en lui, uniquement une source de revenus. La capacité de l’Etat à réformer l’Administration constituera également un marqueur fort de sa volonté de mettre en place les conditions d’un développement économique harmonieux et d’un partenariat entre le secteur privé et le secteur public.

 

Enfin, la volonté de l’Etat devra s’incarner dans la création d’outils de financement pérennes, permettant de sanctuariser les fonds perçusdans un ou desvéhicules spécifiques. Cela garantirait la destination des fonds sur des objectifs de long terme, tels que ceux cités au préalable, tout en permettantd’y associer des bailleurs publics ou privés afin de démultiplier l’effet de levier des flux de revenus.

 

Sa capacité à constituer les digues nécessaires pour résister à ses besoins de trésorerie courante, suscitéspar un flux supplémentaire de recettes budgétaires, grâce notamment à l’adoption du code minier révisé, et de leur affectation à des objectifs de long terme témoignera de manière claire de l’orientation prise par l’Etat et de sa détermination à inscrire son action dans la durée.

 

Excellence, Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Représentant de la SFI,

Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,

Chers Amis

 

Voici ainsi énoncée les différentes conditions et perspectives de développement nécessaires à la mise en place et la réussite d’une politique de local content. Cela demandera l’engagement de tous, acteurs publics, acteurs privés, et partenaires étrangers, dont je souhaite qu’à la fin de ce Makutano, nous ayons pu trouver un consensus collectif, tant sur les objectifs à atteindre que les modalités de mise en œuvre d’une telle politique.

 

Je vous remercie,

 

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