Par où commencer pour créer des champions locaux ?

Plus de soixante ans après son indépendance, et ce malgré toutes ses extraordinaires richesses naturelles, la République Démocratique du Congo n’a pas été capable de créer une véritable classe moyenne, même si nous avons encore en mémoire de grands noms comme Jeannot BEMBA SAOLONA et DOKOLO qui ont fait la fierté de notre pays.

Il est vrai que le pays compte quelques opérateurs économiques nationaux, mais ceux-ci sont à compter au bout du doigt et la majorité n’a pas encore bâti des empires solides comme ceux d’autres pays comme le Ghana, le Nigeria, le Kenya, etc.

Et pourtant, notre pays a un potentiel énorme pour être un de meilleurs pays africains créateurs des champignons locaux dans le domaine de l’entrepreneuriat. A quoi sert d’avoir un potentiel énormissime en ressources naturelles si vous vivez dans une pauvreté absolue ?

La question essentielle à laquelle il faut répondre c’est comment transformer cet énorme potentiel en ressources en richesse réelle profitable à l’ensemble de la communauté nationale.

Et l’une des réponses à cette question importante est le développement de l’initiative privée, la promotion de l’entrepreneuriat national et de l’investissement dans les secteurs productifs à forte valeur ajoutée.

A notre humble avis, pour créer des champions locaux, il n’y a pas trente-six solutions, il faut absolument commencer par l’amélioration sensible des conditions de l’exercice de l’activité économique dans notre pays. Et ces conditions concernent aussi bien l’environnement physique que légal.

Comme tout le monde le sait, l’environnement des affaires en République Démocratique du Congo n’est pas favorable à la promotion et à l’émergence de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, il faut le dire, l’entreprise est considérée comme un simple assujetti qui doit absolument payer ses impôts et taxes, parfois illégaux, surtout que les régies financières se concurrencent dans l’atteinte de leurs assignations budgétaires.

Si plusieurs de nos compatriotes sont dans l’informel, c’est notamment à cause de l’hostilité de cet environnement. Et pourtant, l’entreprise devrait d’abord être considérée comme le creuset de la création des emplois et des richesses sur lesquelles sont prélevées les impôts, droits et taxes.

Une entreprise peut avoir toutes les qualités, mais si le climat des affaires n’est pas propice, cela ne sert à rien. Parler de la création des champions locaux, c’est aussi améliorer les conditions dans lesquelles les entreprises opèrent, c’est-à-dire le climat des affaires, sans lequel il serait difficile d’envisager tout développement.

D’où, un accent particulier doit être accordé à la promotion des PME en mettant en place un ensemble de dispositifs aussi bien législatif que financier pour permettre à la PME congolaise de s’afficher comme fer de lance de l’économie et porteuse de croissance.

Encadrées et accompagnées, elles seront capables de construire ce tissu d’entreprises et d’entrepreneurs qui feront de la RDC un exemple en matière de développement et de propulseur de la croissance économique.

Quelle est la vision de la FEC pour un meilleur rayonnement des entreprises congolaises ?

Comme l’a dit le Président National, la vision de la FEC est de parvenir à l’émergence d’une classe d’opérateurs économiques Congolais.

Pour cela, la FEC s’est toujours battue pour qu’au-delà de la sous-traitance, il y ait un contenu local à partir de l’exploitation des ressources naturelles.

Le code minier révisé exige qu’une part du capital social des sociétés minières soit réservée aux nationaux.

Pour la promotion de l’entrepreneuriat congolais, il faudrait particulièrement insister sur deux axes pour atteindre cet objectif.

Il s’agit premièrement de :

  • Développer de champions locaux, en adoptant une politique adaptée de protection vis-à-vis d'une concurrence internationale à laquelle ils ne sont pas encore préparés. A ce sujet, la loi sur la promotion de la production locale doit être finalisée rapidement pour stimuler les investisseurs nationaux ;

Deuxièmement de :

  • Développer des PME-TPE locales par une offre de services y compris financiers adaptée à leurs besoins et faciliter ainsi leur survie dans un environnement d'affaires très difficile, par une fiscalité incitative et particulière.

Aussi, l’Etat congolais devra-t-il avoir une double action en faveur de l’émergence de champions nationaux, à travers (i) le rééquilibrage des partenariats qui apparaissent tous comme largement défavorables à la partie congolaise et (ii) la reconstruction de champions nationaux.

S’agissant du rééquilibrage des partenariats, il devra passer par la séquence déjà engagée par l’Etat de faire auditer tous les partenariats par des cabinets juridiques, économiques et financiers internationaux et en fonction des résultats d’engager une phase de renégociation.

En ce qui concerne la reconstruction d’un appareil productif de qualité, elle pourrait être basée sur un audit organisationnel et économique des entreprises du Portefeuille de l’Etat, le financement de la transformation des entreprises avec appui au paiement des décomptes finals ; pour le secteur minier : financement d’un plan de certification national de différentes ressources du pays et pour tous les secteurs en fonction des modèles économiques privilégiés : prises de participation minoritaires dans les grandes entreprises nationales en partenariat BOT ou financement direct de l’outil de production.

Pour relever ces défis, il y a nécessité d’entreprendre des réformes appropriées pour améliorer l’environnement économique de la RDC et créer ainsi des richesses à travers une économie durable soutenue par des PME dynamiques.

Je vous invite à découvrir ce numéro de “LA LETTRE” qui revient sur les principales activités de la Fédération du 1er trimestre 2022, notamment le “Challenge Entreprise “ ou encore la cérémonie de présentation des vœux aux corps constitués ; en plus de donner un aperçu sur la réussite du partenariat public-privé dans la province du Nord-Kivu : un modèle de développement rapide pour la RDC.

Il propose également deux dossiers : l'un sur l’application du système de traçabilité des droits d’accises sur les produits fabriqués localement et l'autre sur le Congé Technique en Droit Congolais.

 

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KIMONA BONONGE

ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ

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